Qui est Lucile Notin-Bourdeau ?
Cette image est la propriété de Lucile Notin-Bourdeau 12 ans- Association la tribu de Lulu (intitulé de l’image : »Alchimie »)
- Naissance d’une dessinatrice :
Globe trotteuse de la pensée, Lucile construit chaque jour en images les carnets de ses voyages entre deux mondes, entre deux réalités…
Lucile est née en 2002 et ce fut tout de suite une enfant très singulière. Plus tard, les médecins la nommèrent « autiste », une faute de frappe sans doute.
Aujourd’hui, les portes de l’école lui sont fermées et Lucile n’a donc pas encore accès à l’écriture. En revanche, l’utilisation du stylo n’a jamais été un souci pour elle.
Vers l’âge de 3 ans, elle commença par des points puis vinrent des ronds et enfin des points dans des ronds… Depuis, le dessin est devenu une activité quotidienne, la seule capable de la captiver durant des heures.
Lucile ne dessine que des personnages, utilise rarement la couleur et consomme un à deux stylos et une ramette de 500 feuilles de papier A4 chaque semaine.
Ses capacités d’élocution restent souvent confuses pour nos esprits ordinaires mais grâce à ses dessins, Lucile trouve un moyen d’expression qui paraît bien plus inné et cohérent pour elle.
Eugénie Bourdeau – (Maman de Lucile, Présidente de l’association « la tribu de Lulu »)
« J’ai rencontré Lucile et sa maman lors d’un festival. C’est une enfant épanouie et très sociable. Son carnet à la main elle semble coucher par quelques traits significatifs, ses ressentis du moment… Lors du Festival nous sommes restées ensemble pour une courte promenade. Très curieuse, elle abordait les personnes surtout quand celles-ci avaient quelques nourritures gourmandes qui semblaient lui plaire. Avec elle, en quelques minutes, j’ai fait pleins de connaissances…Ensuite, nous avons croisé des « clowns » avec des nez rouges, elle a su leur dire directement qu’elle n’aimait pas les clowns…Pauvres clowns : ils n’ont pas eu le succès escompté…. Ensuite nous avons rejoint sa maman.
Je travaille depuis 12 avec des personnes en situation d’autisme. Sur le terrain, avec eux, je constate tous les jours, que lorsque nous laissons ces enfants trouver leur propre créativité dans l’apprentissage de la vie, ils développent encore plus d’autonomie et trouvent leur confiance dans ce monde, dans cette société qu’ils doivent apprivoiser.
Ils ne sont pas différents, ils ont simplement un autre mode de communication réel et simple et c’est à nous de nous adapter à leurs méthodes de communication,à nous de les rassurer, pour qu’il puisse sereinement et en confiance comprendre et vivre dans notre société complètement intégrés.
J’admire Eugénie (la maman de Lucile), par le soutien inconditionnel qu’elle a donné à sa fille au fur et à mesure que les barrières sociétales se sont mises en place, j’admire son courage de ne jamais avoir abandonné et d’avoir permis à sa fille d’être l’être extraordinaire que j’ai rencontré pendant ce festival… Oui, aujourd’hui, Lucile tu es une vraie, une authentique artiste !!!…Merci pour tes sourires, merci pour ta joie de vivre!!!…ET surtout merci pour tes dessins »
un grand merci, Lucile, pour ce beau dessin, Il est parfait…. et par coïncidence a toute sa place sur ce site.
Sylvie Mathias- Educa’Thera- éducatrice spécialisée
Je joins cette lettre d’Eugénie que j’ai trouvée tellement belle… Merci pour ces belles émotions.
lettre d’Eugénie
« Bonjour Sylvie,
Je te remercie beaucoup pour ce que tu écris sur Lucile et sur moi, c’est touchant et très encourageant car tu sais il ne se passe pas un jour sans que je sois dans le doute quant à mes choix d’accompagnement et dans ma façon de faire avec Lucile. Mais je crois que c’est elle qui guide ces choix et sans vouloir me donner trop d’importance je ne peux que constater que ma sérénité, mon amour évidemment et ma confiance en elle sont les meilleurs choix éducatifs que j’ai pu faire pour elle. Les parents doivent comprendre que leur apaisement quant à la nature de leur enfant contribue directement au bonheur de cet enfant et un enfant qui a confiance en ses parents gagne de la confiance en lui. Impossible de demander à l’enfant de faire seul un travail que l’on attend de lui, l’enfant ne peut grandir que si on grandit aussi à ses côtés, sinon il stagne, je ne sais pas pourquoi mais j’en suis sûre. Quand un parent fait le choix de ne plus pouvoir s’occuper de son enfant ou juste de se délester de certaines responsabilités peut être que ce n’est pas si égoïste qu’on pourrait l’entendre (ou que moi j’ai pu l’entendre pendant des années) et parfois c’est peut être une bonne chose de couper ce lien si celui-ci sent qu’il ne peut continuer de l’accompagner avec dignité. Certains professionnels, engagés humainement dans leur « art de vie » sont capables d’apporter une attention et une confiance à l’enfant que son parent n’aurait pas pu lui donner. C’est très important car quand on est lié par le lien parental y’a parfois des parasites relationnels, héréditaires ou émotionnels qui ne concernent pas directement l’enfant, ni même sa singularité mais qu’il faudrait toute une vie pour délier. Les professionnels sont totalement dissocié de cela et peuvent ainsi permettre à l’enfant de faire son propre chemin avec un accompagnant qui ne lui apportera peut être pas l’amour familial nécessaire dont il a besoin mais qui lui permettra peut être de trouver en lui l’amour de lui-même bien plus grand et épanouissant que n’importe quel sentiment.
Voilà ce qui m’est venu après t’avoir lu Sylvie et en connaissance de ton travail et de ton engagement humain aux côtés des personnes que tu guides. Je n’en suis pas là encore même si parfois je doute quant à ma capacité à accompagner Lucile et lui apprendre le goût du bonheur (moi qui suis assez cyclothymique) mais je suis rassurée de savoir que si je sens un jour que je ne suis plus capable d’être à sa hauteur y’a des gens comme toi qui sont là pour prendre le relais. «
On t’embrasse
Eugénie
www.latribudelulu.com –Vous pouvez retrouver Lulu sur son site facebook à Lucile Notin-Bourdeau
Actualités de Lulu :
Une enfant autiste d’Avignon illustre un conte sur « M »
Un livre musical pour les plus de 7 ans vient de paraître aux « Editions Petit Point » de l’Isle sur la Sorgue. Il est illustré par une enfant autiste de 12 ans.
Mathieu Chedid © Radio France
Mister M, c’est le titre de ce conte justement inspiré de l’univers du chanteur « M » (Mathieu Chédid.)
Particularité : c’est une artiste d’Avignon, Lucile, qui l’a illustré, une jeune fille autiste âgée de 12 ans qui s’exprime depuis toujours par le dessin.
A l’origine de cette aventure artistique et humaine, l’auteur-compositeur Vanessa Massip.
Mister M, aux éditions « Petit Point », raconté par Daniel Morin
http://www.francebleu.fr/infos/une-enfant-autiste-d-avignon-illustre-un-conte-sur-m-1997778
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Thanks so much for the blog post. Awesome
Que dire, vos témoignages à l’une et à l’autre sont si parlants! Quant aux doutes que l’on rencontre en tant que parents, je constate (mon parcours, mes échanges avec d’autres parents) que cela fait partie intégrante de cette merveilleuse aventure.
Comme il m’est arrivé de dire à mes enfants : »non, le parent idéal n’existe pas, mais…l’enfant idéal non plus, alors on apprend ensemble et c’est peut-être ça, l’idéal! »
Maintenant que mes enfants sont grands (21ans et 19ans1/2) je constate que dans le lot qui a constitué l’éducation que nous avons partagé eux et moi nous nous sommes rencontrés et bien accompagnés et bonheur, cela continue avec toujours plein d’amour. Oui, quand l’amour est là et circule, « c’est gagné », de plus, pour moi, il n’y a pas d’erreurs, il y a des expériences qui nous servent aux un(e)s et autres à grandir et à grandir ensemble.
Bravo et merci à vous , cela fait du bien de lire de beaux témoignages.